La disposition de spots LED dans une salle de bain permet un éclairage à la fois efficace, économe et moderne. Cependant, on ne peut pas installer de tels luminaires n’importe où dans une pièce où l’eau est présente et où les risques d’électrocution sont plus élevés que dans les autres pièces. Ainsi, découvrez comment installer ces spots LED en respectant les normes de sécurité.
Éclairage salle de bain : avantages des spots LED et disposition
Pièce fonctionnelle que l’on utilise dès le début de la journée, la salle de bain se doit d’être correctement équipée de dispositifs d’éclairage artificiel même si elle dispose d’une fenêtre. Positionnés à différents endroits de la pièce d’eau tout en respectant les règles de sécurité en vigueur, ils permettent d’apporter un éclairage efficace et uniforme. On pourra distinguer les éclairages à but fonctionnel et les éclairages additionnels pour l’ambiance et la décoration.
L’implantation de spots LED dans la salle de bain présente plusieurs avantages fonctionnels et esthétiques. Le spot est en effet un élément à la fois discret et design qui séduit de plus en plus les passionnés de décoration. Une lampe LED consomme peu d’électricité (jusqu’à 80% d’économie d’énergie), a une longue durée de vie (plus de 15 ans), a un impact écologique plus faible, et produit peu de chaleur, tout en délivrant une intensité d’éclairage similaire aux autres types de luminaires (spot halogène ou spot fluocompact). De même, le choix de la couleur permet de créer une ambiance et d’apporter un certain confort aux utilisateurs de la salle de bain.
Dans un projet de construction ou de rénovation de salle de bain, il est important de déterminer les emplacements des sources lumineuses de manière à garantir une quantité de lumière suffisante. L’objectif est d’éclairer la totalité de la pièce sans qu’il n’y ait de zone d’obscurité. Pour cela, plusieurs points lumineux peuvent être mis en place. Ils doivent être espacés les uns des autres d’une certaine distance de manière à ce que l’éclairage soit complet sans pour autant agresser l’œil. On distingue les luminaires utilisés pour l’éclairage général de la pièce de ceux utilisés pour l’éclairage ponctuel. On peut typiquement installer des spots LED au-dessus ou autour du miroir, au plafond, sur les murs, ou encore au-dessus de la douche ou de la baignoire. Certains rajoutent un faux plafond pour accueillir des spots LED encastrés.
Choisir parmi les différents types de spots et lampes LED
On retrouve les spots LED sous forme de spot encastrable, de spot sur rail, de plafonnier de salle de bain, ou encore de réglette. Ils peuvent également être orientables ou fixes, selon le confort attendu et la direction souhaitée pour le faisceau lumineux. Enfin, côté design, on retrouve différentes formes (spot rond, angulaire…) et différents matériaux (aluminium, inox, plastique…). De plus, il existe différents culots d’ampoules LED selon l’application. On peut citer par exemple le culot GU10 ou encore le GZ10. Sur le marché, les spots lumineux sont vendus individuellement ou en kit.
L’intensité d’éclairage, exprimée en lux, est aussi un élément à prendre en compte lors du choix de spot lumineux. Afin d’obtenir lumière puissante dans une pièce d’eau mais non agressive pour les yeux, il est recommandé de choisir 300 lux pour l’éclairage général et 500 lux pour l’éclairage ponctuel. Par ailleurs, si vous optez pour la technologie LED dimmable, vous avez la possibilité de varier l’intensité de l’éclairage.
Côté couleur, dans une salle de bain, on souhaite idéalement un ton qui imite la lumière du jour ou selon l’ambiance recherchée. Pour cela, il faut se référer à l’IRC (« indice de rendu de couleur ») de l’ampoule. Une ampoule d’IRC inférieur à 80 donnera une ambiance froide (couleur blanche tendant vers le bleu), entre 80 et 90 une couleur chaude (jaune), et supérieur à 90 une lumière naturelle (blanc neutre).
La teinte est également caractérisée par la température de couleur en degrés Kelvin (K). Les températures comprises entre 2300 et 3500K correspondent au blanc chaud, celles supérieures à 5000K au blanc froid, et celles entre 5000 et 5500K correspondent au blanc neutre et se prêtent donc mieux aux salles de bains.
Enfin, les spots LED possèdent d’autres caractéristiques techniques. Ils sont disponibles en 12V ou 230V. Les normes à respecter lors de leur installation pour assurer la sécurité des personnes sont expliquées plus bas dans l’article.
Le risque d’électrocution dans une salle de bain
Il n’est pas sans savoir que les systèmes électriques représentent un danger et que par conséquent leur installation et utilisation doivent être réalisées avec grande précaution. C’est d’autant plus vrai dans les environnements humides comme les salles d’eau. En effet, l’eau augmente la conductivité électrique, et le risque d’électrocution (ou électrisation) dans ce type de pièce est donc beaucoup plus important.
Ainsi, afin d’éviter les accidents, des règles de sécurité ont été mises en place pour le positionnement des équipements électriques et sources d’électricité dans les salles de bains. Celles-ci sont destinées aux électriciens professionnels mais également aux particuliers ayant pour projet de rénover leur salle de bain ou d’y installer un nouvel appareillage électrique. Cela concerne par exemple les prises pour le branchement de petits appareils électriques (brosse à dents, rasoir, sèche-cheveux…), les systèmes d’éclairage tels que des LED, les systèmes chauffants (radiateur, sèche-serviettes…), les interrupteurs, etc.
La suite de l’article va se concentrer sur les luminaires, et en particulier les spots LED en salle de bain, qui peuvent également être source d’électrocution s’ils ne sont pas installés aux bons endroits et bien protégés de l’eau.
Volumes électriques dans la salle de bain : normes à respecter

Schéma : legrand.fr/
Comme mentionné plus haut, pour raison de sécurité, l’installation de n’importe quel matériel électrique dans une salle de bain est régie par des normes à respecter. Plus précisément, ces normes déterminent le type de luminaire et d’appareil autorisé selon l’emplacement dans la pièce d’eau. Pour cela, il existe une segmentation de la salle de bain en « volumes électriques ».
La réglementation A5 NF C 15-100 segmente la salle de bain en plusieurs volumes de la manière suivante :
• Le volume 0 correspond à la zone qui reçoit directement l’eau, c’est-à-dire tout l’intérieur de la baignoire, ou bien le sol de la douche jusqu’à 10 cm de hauteur.
• Le volume 1 couvre la hauteur au-dessus du volume 0 jusqu’à 2,25 m. Il correspond à la zone où la projection d’eau est jugée importante. Dans le cas général où la baignoire est située dans un coin de la salle de bain, ce volume longe les 2 murs adjacents. Dans le cas d’une douche, il est délimité par un cercle de 1,20 m de rayon dont le centre dépend du design de la douche et de la douchette (tête fixe ou amovible, etc.).
• Enfin, le volume 2 correspond à la zone autour du volume 1 jusqu’à 60 cm.
Dans l’ancienne norme, il existait un quatrième volume réglementaire : le volume 3, qui entourait le 2. Mais depuis la nouvelle norme mise en vigueur le 27 Juin 2015 (NF C 15-100 amendement A5), les règles ont été simplifiées et la segmentation s’arrête au volume 2. Toute la zone située au-delà de ce dernier est alors appelée « hors volume » et n’est pas soumise à la norme.
Enfin, dans le cas d’une baignoire, il existe un « volume caché », correspondant au dessous de la baignoire, qui peut également être exploité (par exemple avec un ruban LED).
Choix des spots LED : notions de code IP et de classe électrique
Les spots LED sont caractérisés par leur indice de protection, noté IP et suivi de 2 chiffres. Ce code IP indique les conditions d’utilisation du dispositif d’éclairage et est à prendre en compte selon la pièce dans laquelle il sera installé. Plus précisément, le premier chiffre définit la résistance du dispositif aux corps solides comme la poussière, et le deuxième décrit le niveau d’étanchéité et donc la protection contre les projections d’eau et l’humidité.
C’est ce deuxième chiffre qui nous intéresse particulièrement pour l’installation en salle de bain à cause de la présence d’eau. On parle alors d’indice de protection à l’eau, noté de IPX1 à IPX7. Plus le spot LED est proche de l’arrivée d’eau, plus il devra avoir un IP élevé. Ce niveau d’étanchéité est rendu possible par le fabricant grâce au verre ou encore à un joint d’étanchéité.
De la même manière, les appareils électriques sont classés en 4 classes électriques. Le matériel électrique de classe 0 est interdit en Europe. La classe 1 désigne la présence d’une isolation fonctionnelle. La classe 2 possède une isolation renforcée, et la classe 3 concerne les appareils de classe 2 qualifiés TBTS (« très basse tension de sécurité »). Les spots LED de classes 2 et 3 sont donc plus adaptés à une utilisation en salle de bain pour réduire les risques de choc électrique.
Respect des volumes pour l’installation de spots LED en salle de bain
Pour les luminaires en salle de bain, on distingue alors 3 types de dispositifs autorisés selon la zone d’installation (le volume) :
• Les spots LED IPX7 (typiquement IP67) sont les plus étanches. Ils sont protégés contre l’immersion temporaire dans l’eau jusqu’à une profondeur d’1 mètre. C’est le seul type de lampe adapté à une installation dans le volume 0 pour éclairer une douche ou une baignoire. Cependant, aucun appareil électrique n’est autorisé dans ce volume.
• Les spots LED IPX5 (tyiquement IP65) peuvent également être mis directement en contact avec des jets d’eau mais ne peuvent pas être complètement immergés. Ils sont donc adaptés à une installation dans le volume 1, pour un éclairage au-dessus de la douche ou baignoire. Attention cependant, il doit s’agir de luminaires TBTS alimentés à 12V maximum (classe 3).
• Les spots LED IPX4 (typiquement IP44) disposent d’une protection contre les projections d’eau. Ils peuvent donc être installés dans le volume 2.
Dans tous les cas, le transformateur (typiquement 230V/12V) et l’alimentation électrique doivent être installés en-dehors des volumes 0, 1 et 2. En effet, dans la zone « hors volume », la norme ne s’applique pas, et tout matériel électrique et luminaire peut y être implanté. Cette zone peut donc par exemple accueillir des spots LED IPX2 comme ce que l’on peut retrouver dans les autres pièces de l’habitation.
Étapes d’installation de spots LED dans la salle de bain
Avant de passer à l’étape installation de vos spots LED dans la salle de bain, il faut veiller à avoir tout le matériel nécessaire :
• le support (encastrable ou non, fixe ou orientable) ;
• le spot équipé de l’ampoule LED ;
• un élément de protection ou d’isolation thermique ;
• une douille pour assurer la liaison entre le spot LED et le reste du circuit électrique ;
• un câble de liaison pour relier le spot LED 12V au transformateur.
Le courant électrique doit impérativement être stoppé. A l’aide d’un crayon et d’un compas, déterminez l’emplacement des différents points lumineux. Le transformateur doit être installé sur le circuit électrique en gardant une certaine distance avec le dispositif d’éclairage. De même, il doit être parfaitement isolé du reste, dans le « hors volume », et positionné sur un support non combustible. Ensuite, le câble électrique est branché, puis la douille est mise en place. Enfin, l’ampoule LED est fixée dans la douille et le spot LED est fixé dans le trou prévu à cet effet. Lorsque tout est installé, vous pouvez vérifier que le système d’éclairage fonctionne correctement.
Par ailleurs, un disjoncteur différentiel haute sécurité 30 mA (DRHS) devra être relié aux dispositifs d’éclairage pour raison de sécurité. Il permet en effet de couper le courant lorsqu’une fuite d’eau survient.
Enfin, pour plus d’informations et d’astuces, retrouvez notre article « Comment rénover soi-même sa salle de bain ? ».